Le grand masturbateur



Cette toile peinte par Dali en 1929 reste une de ses oeuvres les plus difficiles à comprendre de par sa complexité et ses éléments sortant tous plus ou moins de l’inconscient de l’artiste. Tout d’abord, le titre se présente comme premier signifié à référence sexuelle. L’image, elle, apparaît dans sa totalité comme une somme de « dessins-énigmes » avec peu de cohérence et beaucoup de métaphores. Pour déchiffrer l’œuvre, il nous faut déchiffrer la pensée consciente ou pas de l’artiste puisque Dali, dans cette toile, ne nous laisse entrevoir aucune porte d’accès à une sorte de lexique dalinien des symboles. Puisque le sens premier reste indéchiffrable, il nous faut recourir à l’histoire du peintre, aux événements marquants de sa vie qui ont permis à Dali d’exprimer ses fantasmes de façon détournée. L’énorme forme couchée rappelle l’image du père ou de la mère par son aspect anthropomorphique. Elle symbolise aussi l’impuissance de par sa position immobile, tout en regroupant un certains nombres de scènes. Parmi celles-ci, on découvre sur le coté droit une femme fellatrice et un jeune homme n’ayant pas d’érection. Cette non-érection est provoquée par une angoisse terrorisante de commettre l’inceste. L’artiste fait donc ici un rapport direct au complexe d’Oedipe et à la castration. Le buste de la femme terminant la nuque du personnage est la copie d’une toile de la fin du XIXe Siècle représentant une femme dans une pose languissante en train de sentir un bouquet de lys. Le lion représente plus que jamais le désir, et la sauterelle, l’angoisse l’empêchant de parler. La forme anthropomorphe peut aussi se rattacher aux événements de sa jeunesse et surtout à la baleine échouée sur la plage de Puerto Selta. Pour terminer, on peut simplement dire que cette œuvre reste un métaphore complexe dans laquelle l’ambiguïté subsiste